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Le Pardon (Page 1)

Qu’est que le pardon ? Pourquoi pardonner ? Comment arriver à pardonner ? Ce sont les interrogations auxquelles on va tenter de répondre.

 

Quand on veut parler du pardon, deux grands aspects sont à considérer.

 

D’un côté, il y a l’aspect de celui qui veut se faire pardonner, celui qui demande pardon. C’est-à-dire la personne qui a commis une faute, mais après avoir pris conscience de ses mauvaises actions et éprouvé des remords, cherche maintenant la rédemption, l’acquittement et la réconciliation. On va appeler cet aspect du pardon : Grand A.

 

Puis de l’autre côté, il y a l’aspect de celui qui pardonne ; la personne qui a subi le préjudice, mais qui accepte de ne pas recevoir de réparation pour le préjudice subi. Mais au lieu de recevoir, c’est plutôt elle qui donne. C’est-à-dire la personne qui ne tient pas rigueur et passe l’éponge sur la faute commise. Cet autre aspect du pardon, on va l’appeler : Grand B.

 

Donc Grand A : c’est l’aspect de celui ou de celle qui demande pardon. Et Grand B, c’est l’aspect de celui ou de celle qui pardonne.

 

Ce matin, nous allons regarder le pardon sous l’aspect de celui qui pardonne, celui qui passe l’éponge et qui ne tient pas rigueur ; c’est-à-dire, l’aspect Grand B cité plus haut.

 

Et encore dans cet aspect, l’aspect Grand B, celui ou celle qui pardonne, nous allons voir le pardon sous deux angles différents :

 

1. Le premier, angle c’est le pardon du point de vue humain : c’est-à-dire la relation horizontale du pardon entre frères et sœurs, les membres de la famille, les collègues de travail et autres. En d’autres termes, le pardon entre moi et mon prochain.

 

2. Le deuxième angle, c’est le pardon divin : c’est la relation verticale du pardon, c’est-à-dire le pardon de Dieu accordé au croyant ou à la croyante.

 

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, quand on parle de pardon, qu’est-ce que c’est exactement ? Qu’est-ce que cela signifie : pardonner à quelqu’un ? On doit aller dans l’étymologie du mot « pardon » pour appréhender totalement le sens de ce mot. Ainsi, nous voyons que le mot « Pardon » vient d’un mot latin composé « per » et « donare » dont le sens littéral est « donner complètement, remettre ».

 

Généralement, l’idée qu’on a du pardon, c’est que quand quelqu’un doit se faire pardonner, cela veut dire que c’est cette personne-là, qui en fait, a une dette à payer. Quand on a une dette, on doit quelque chose à quelqu’un. Donc s’il y a à donner c’est la personne qui doit se faire pardonner qui doit donner, puisque c’est elle qui a une dette ; c’est ce qui est logique.

 

Mais pourtant, le mot Pardon signifie, donner, remettre, donc c’est l’inverse. En d’autres termes, c’est la personne qui doit se faire pardonner qui reçoit, au lieu que c’est elle qui donne. Donc la personne qui a subi le préjudice, c’est elle qui donne au lieu de recevoir réparation pour le préjudice subi. C’est pour cela que le Pardon a aussi le sens de grâce, c’est-à-dire pardonner à quelqu’un c’est lui faire une grâce, lui remettre sa dette, sa culpabilité, et ne pas lui tenir rigueur.

 

C’est dans ce sens aussi, des fois, qu’on parle de grâce présidentielle, dans le cas d’un prisonnier condamné à mort par exemple. Au lieu de faire payer le prisonnier, pour son crime, pour payer sa dette envers la société, on lui fait une grâce, et il peut repartir libre. En d’autres termes, on le pardonne !

 

Mais, on ne saurait parler convenablement du pardon sans parler des mécanismes qui viennent avec. En effet, même si on va étudier le thème du pardon ce matin, mais il n’y a pas de pardon nécessaire s’il n’y a pas une faute commise quelque part, au préalable. Et après avoir pardonné, il y a aussi un autre concept à considérer : la réconciliation, qui permet de tourner la page et d’avancer.

 

Car en effet le pardon, n’est autre que la pièce centrale d’un puzzle. Ou encore une des pièces d’un mécanisme beaucoup plus grand. Qu’est-ce que je veux dire par là ? Pour qu’il y ait un besoin de pardonner, il faut préalablement qu’il y ait eu une faute commise quelque part, et que cette faute porte préjudice à quelqu’un ; ce préjudice nécessitera une compensation ou une réparation, d’où la création du contentieux. Et pour être encore plus claire dans mes explications, je pourrais remplacer le mot contentieux par l’un de ses synonymes : différend, litige, opposition, querelle, conflit.

 

Donc la faute commise, crée un contentieux ai-je dit, qui n’est autre qu’un conflit, une querelle entre deux personnes ou un groupe de personnes.

 

Tant que le préjudice n’a pas été réparé, ou compensé, le contentieux créera un différend entre les personnes concernées. Et c’est là que vient la dette. Pour régler le différend, le conflit et faire cesser la querelle, il faut payer un prix.

 

Maintenant si on parle de pardon, c’est pour une raison bien précise. Parce que bien souvent la personne fautive, c’est-à-dire celle qui a commis la faute, n’a pas les moyens de payer le prix qu’il faut pour compenser le préjudice subi par la partie adverse. Parce que quand on pose des actions, on ne peut toujours réparer les conséquences de nos actes. Souvent, ce qui est fait est fait. On ne peut pas revenir en arrière.

 

Un exemple très simple. Un meurtrier qui tue et enlève un enfant à l’amour de sa famille ; même si ce meurtrier voudrait réparer ses actions, comment ferait-il pour redonner vie à cet enfant ? Il n’est pas Jésus-Christ autant que je sache ! Une telle action ne peut pas être réparée ; on ne peut pas revenir en arrière. Arrêté et jugé ce criminel n’est pas vraiment une réparation, ce n’est qu’une consolation pour la famille.

 

Donc quand on revient sur la définition du mot pardon : « donner complètement, remettre ». Remettre quoi ? C’est remettre la dette à quelqu’un. Donc on remet sa dette à quelqu’un, qui en fait, n’a pas les moyens de la payer de toute façon. Et c’est là que le pardon prend tout son sens. Accepter de pardonner : c’est donner en fait.

 

Et ceci va nous permettre de répondre à la 2e interrogation à savoir : Pourquoi pardonner ? C’est une très bonne question. Nous avons vu que la faute crée un contentieux, qui est en fait un conflit et une querelle.

 

Là où il y a des conflits, et des querelles, il n’y a pas non plus de paix ! Or en tant que chrétiens, la Bible nous dit : « recherchez la paix avec tous, et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur. » Hébreux 12, verset 14. Nous devons toujours rechercher la paix, telle est la recommandation de la Parole de Dieu. Pour être constamment en paix, nous devons donc toujours pardonner. Parce que là où le pardon règne, les conflits n’ont pas droit de cité. C’est pour cela que nous retrouvons encore cette autre recommandation de l’apôtre Paul, en Colossiens, chapitre 3, le verset 13 : « Supportez-vous les uns les autres, et, si l'un a sujet de se plaindre de l'autre, pardonnez-vous réciproquement. »

 

Un environnement sans conflit, où les gens vivent en communion les uns avec les autres. Qu’est-ce qui crée cela ? C’est l’amour ? Donc le pardon est lié avec l’amour ! C’est pourquoi il est dit que : Aimer, c’est pardonner ! On est enclin à pardonner quand on aime. Et ça c’est un concept important à retenir. Pourquoi ? Parce que l’amour nous pousse à pardonner ; mais le contraire de l’amour, c’est quoi ? C’est la haine.

 

Si l’amour pousse à pardonner, la haine pousse à la vengeance. Alors pour bien comprendre cela, il faut revenir encore à la notion de dette. Quand quelqu’un commet une faute envers nous, ce qui nous blesse et provoque une profonde blessure intérieure, une souffrance jusque dans notre âme. Nous nous attendons, certainement, à ce que cette personne répare sa faute afin que notre douleur s’arrête. Et même recevoir une compensation pour tout le mal qu’on a subi.

 

Mais quand la personne fautive ne veut pas, ou est dans l’incapacité de payer cette dette envers nous, la souffrance va générer de la colère ; cette colère qui grandit et qui est nourrie par cette souffrance, va faire naître la haine.  Et cette haine va pousser à la vengeance. Parce que quand la personne fautive ne peut pas payer sa dette, alors on va chercher à nous faire justice nous-même par la voie de la vengeance. C’est pour cela que l’amour est le moteur du pardon, tandis que la haine est le moteur de la vengeance.

 

Et en voulant nous venger, nous empiétons sur le droit de Celui qui a dit : « A moi la vengeance et la rétribution… » Deutéronome, chapitre 32, le verset 35. Parce que la vengeance est réservée à Dieu. Et nous voyons dans la Bible que ceux qui subissent la vengeance de Dieu, sont ceux qui n’ont pas reçu de pardon. Quand il est écrit dans le Psaumes 149, les versets 5 à 9 :

 

« Que les fidèles triomphent dans la gloire, Qu'ils poussent des cris de joie sur leur couche! Que les louanges de Dieu soient dans leur bouche, Et le glaive à deux tranchants dans leur main, Pour exercer la vengeance sur les nations, Pour châtier les peuples, Pour lier leurs rois avec des chaînes Et leurs grands avec des ceps de fer, Pour exécuter contre eux le jugement qui est écrit! » La vengeance est le résultat d’un jugement, qui va aller chercher le prix de la dette. La dette créée par le contentieux.

 

Quand on est pardonné, on n’a plus de dette, donc on est libre du jugement et de ses réclamations. Il n’a plus d’effet sur nous. Mais quand on n’est pas pardonné, la dette est retenue, il faut donc la payer ; et le jugement va aller chercher son dû pour satisfaire la justice, d’où l’action de la vengeance.

 

Donc pourquoi pardonner ?

 

De un, pardonner nous permet de nous libérer de la souffrance. Parce que tant qu’on garde le contentieux actif, et la personne fautive ne peut pas payer sa dette envers nous, c’est tant que la souffrance continue de nous ronger à l’intérieur, dans notre esprit, et dans notre âme. Elle nous détruit à petit feu

 

De deux, pardonner nous permet d’éviter de tomber dans le piège de la vengeance, en laissant trop grandir la colère en nous. Cette colère qui va finir par se transformer en haine. Et la haine qui mène sur la voie de la vengeance.

 

Et de trois, pardonner nous permet d’avoir la paix. Il nous permet de récupérer cette paix intérieure que nous avons perdue. Tant qu’on ne pardonne pas on est dans la tourmente.

 

Et de quatre, une raison très importante pour pardonner. Matthieu, chapitre 6, le verset 12, nous sommes dans la prière du « Notre Père », quand Jésus apprenait les disciples à prier : « pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ».

 

Dans cette prière, nous demandons à Dieu de nous pardonner, c’est-à-dire, de nous remettre de notre dette envers lui ; pendant que nous aussi nous remettons la dette à ceux qui en ont envers nous. Donc l’inverse est aussi vrai. Si nous ne remettons pas la dette envers ceux qui nous doivent, c’est-à-dire nous ne pardonnons pas, pourquoi Dieu nous remettra-t-il la dette que nous avons envers lui ? C’est-à-dire, pourquoi est-ce qu’il doit nous pardonner ?

 

C’est pour cela que nous devons faire attention à la rancune. C’est une émotion qui peut nous fermer la porte au pardon divin. Donc pardonner, nous permet d’être pardonnés à notre tour, selon la prière du « Notre Père » ! Cela nous rappelle le principe divin établi par Jésus, nous sommes en Luc, chapitre 6, le verset 38 : « Donnez, et il vous sera donné… »

 

Pardonner, c’est « donner complètement, remettre » comme nous avons vu le sens précédemment dans la définition de ce mot. Donc quand on pardonne beaucoup, on donne beaucoup ; et selon le principe de Jésus, si on donne beaucoup, on va aussi recevoir beaucoup. Donc pardonner beaucoup aux autres leurs offenses envers nous, nous ramène à recevoir aussi beaucoup le pardon de Dieu dans notre vie pour nos propres offenses envers Dieu.

 

Maintenant, après avoir pardonné, il y a une autre étape, c’est la réconciliation. Les synonymes de ce mot sont : fraternisation, rapprochement, rétablissement des liens. Se réconcilier avec quelqu’un, c’est effacer le contentieux qui mettait un différent, un froid entre nous-même et cette personne. Se réconcilier, c’est mettre fin au conflit qui nous opposait et faire taire les querelles. Le mot réconciliation sous-entend aussi revenir à un état original. Si le contentieux divise, la réconciliation rapproche et uni. Autrement dit, réconcilier c’est faire la paix.

 

La réconciliation peut se faire soit avec la personne fautive, soit avec soi-même. Parce que certaines fois on peut pardonner, mais la personne fautive n’est pas présente à nos côtés, ou l’action s’est déroulée tellement loin dans le passé, que la réconciliation doit se faire dans notre être intérieur. D’un autre côté, se réconcilier ne veut pas dire non plus emménager sous le même toit, avec la personne qui vous a fait du mal dans le passé. Si la réconciliation, c’est la paix, l’absence de conflit, de querelle, et d’opposition. Des fois la paix se trouve dans la distance. Autrement dit, prendre sa distance pour éviter les conflits dans le futur et vivre dans la paix.

 

Maintenant comment pardonner ? Comment pardonner en 3 étapes:

 

Avant tout, pardonner ne signifie pas toujours oublier ! On ne peut pas effacer le passé avec une gomme ; ce qui est fait, est fait. Certaines fautes pas trop graves peuvent facilement être pardonnées et oubliées, assez rapidement. Mais nous savons aussi que certaines blessures, provoquées par un membre de la famille, un collègue de travail, un voisin, un mari, une femme, ou une personne qu’on aime, ou encore un étranger, sont tellement profondes que pardonner n’est pas toujours facile ; parce qu’on a du mal à oublier ce préjudice subi. On entend même souvent certaines personnes dire : « Je ne lui pardonnerai jamais ».

 

Donc la 1ere étape pour pardonner, cela prend d’abord une décision. Une décision pour arrêter de souffrir. Parce que plus on reste là à ressasser le mal qu’on nous a fait, c’est plus cela crée en nous la peine et la souffrance. Cette souffrance qui n’arrêtera pas de nous ronger et de nous détruire de l’intérieur.  Donc la première étape pour pardonner, en fait, c’est de prendre la décision de pardonner ; c’est-à-dire, la décision de lâcher prise, de passer l’éponge sur une faute commise envers nous. La décision de tourner la page, et de ne plus tenir rigueur d’une faute passée. Pardonner, c’est remettre une dette, et tourner la page, sans forcément oublier, pour autant. Parce que les blessures intérieures, dès fois, génèrent des marques indélébiles, que même le temps ne peut pas effacer.

 

C’est pour cela que nous avons le proverbe dans notre bon vieux créole Haïtien qui dit : « Bay kou, bliye ; pote mak, sonje » Yo ka bannou yon kou, apre yon tan nou bliye kou a, men le nou gen yo mak sou ko nou ki rete, chak fwa ke je n tombe sou mak la, nou sonje ki okasyon ki te fe nou gen mak sa.

 

Pourtant même si on a pardonné longtemps après les évènements.

 

La 2e étape, c’est de reconnaître le préjudice causé, c’est-à-dire la dette créée par le contentieux. Dans cette étape on reconnait bien la culpabilité de la personne fautive et sa dette envers nous ; il ne faut pas être non plus dans le déni. Une dette qui demande réparation, pour être juste. On peut même être en colère pendant un certain temps, on est humain. La Bible ne nous dit pas que nous ne devons jamais être en colère, elle nous dit plutôt que nous ne devons pas laisser le soleil se coucher sur notre colère, ce qui traduit plutôt l’idée de la rancune (Éphésiens, chapitre 4, le verset 26). La rancune qui est l’antichambre de la haine, et la haine que nous avons vu qui est le moteur de la vengeance.

 

Donc c’est cette dette qu’on va accepter de remettre, en dépit du coût élevé que cela prend de ne pas demander réparation pour un préjudice reçu.

 

Et c’est ce qui fait la facette de « grâce » du pardon ! On doit légalement recevoir réparation pour le préjudice, mais au lieu de ça on accepte de passer l’éponge sur cette dette et de lâcher prise. Dans cette étape, on reconnaît aussi, bien souvent, l’incapacité de la personne fautive à payer sa dette envers nous, et à réparer le mal qui a été fait. Ou l’incapacité de recevoir réparation ! Dans le cas du meurtre d’un être cher par exemple. Comment va-t-on faire revenir cette personne disparue ? C’est une dette que le meurtrier, même s’il était animé des meilleurs sentiments de repentance, qu’il pourra jamais payer.

 

Donc si cette personne est incapable de réparer sa faute, on a deux choix : soit nous laisser ronger par la colère et la haine et tomber dans la vengeance ; ou soit pardonner, retrouver la paix et avancer. Voilà pourquoi, le chrétien doit avant tout apprendre à pardonner pour vivre dans la paix : la paix avec ses prochains, et la paix avec lui-même.

 

L’une des définitions du Larousse du mot « Paix », est : « Rapports calmes entre citoyens ». Ce qui veut dire que la paix et le calme sont les deux faces d’une même pièce. Et n’est-il pas écrit : « C'est dans le calme et la confiance que sera votre force. » Esaïe, chapitre 30, le verset 15. Donc le pardon c’est un carburant pour la force du chrétien.

 

Là où d’autres personnes voient dans le pardon une faiblesse, le fait de se coucher devant l’autre, d’accepter de subir au lieu de s’affirmer et de tenir tête, mais pour le chrétien le fait de continuellement pardonner contribue, de préférence à sa force.

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